DANIELLE JACQUI

Art outsider, peintre, céramiste, travail textile

Danielle Jacqui

Danielle Jacqui, dite « Celle qui peint », peintre et sculptrice française, est célèbre pour avoir entièrement décoré en mosaïques sa maison. Celle-ci attire les touristes de passage dans la région et Danielle Jacqui les accueille avec plaisir car elle aime faire découvrir sa maison qui est une véritable œuvre d’art..

Fondatrice du festival d’art singulier d’Aubagne, elle est l’une des plus emblématiques figures de ce mouvement issu de l’art brut (Neuve Invention) et de l’art hors-les-normes.

Son travail est représenté dans des lieux et collections concernant l’art singulier tels que la Fabuloserie situé à Charny-Orée-de-Puisaye dans l’Yonne, le Musée des Arts Modestes de Séte, le Musée de Baltimore aux USA, à la Chapelle Saint-Sauveur à Draguignan. Une partie importante de son œuvre de mosaïques qui devait initialement habiller la façade de la gare d’Aubagne (dont le projet a été annulé) a été reprise par la Fondation du Tilleul à Renens en Suisse.

Séléction d’oeuvres

Habi d’Escamillo

La Robe de la Diva

Le Manteau

Le Manteau Rouge

Jacco Mondo

Tourbillon

Black

Sacral Laque

Biographie complète

Danielle JACQUI « Celle qui peint »

Danielle Jacqui, attendue pour début janvier, naît le 2 février en 1934. Ce qui laisse penser selon elle, que, apeurée par le destin qu’elle pressentait elle préféra rester blottie dans le ventre de sa mère. Et de ce fait, elle a doublé  son destin qui lui a offert, deux karmas : celui de la date prévue et celui de la date exacte.

Si bien qu’elle a eu deux vies nettement bien scindées.
Dans la première vie (adulte) débutée en 1950, Danielle Jacqui a épousé (1952) à 18 ans un jeune homme dit : apprenti carrossier… de deux ans de plus qu’elle, dont elle a eu 4 enfants tous garçons.
Cet homme sans racine, sans culture, pratiquement analphabète (ceci exprimé  absolument sans à priori) lorsqu’elle l’a rencontré avait réussi à monter une entreprise de maçonnerie dont Danielle était à la fois l’esprit, la comptable et l’ouvrier quand il le fallait.

Cet homme sans préparation sociale ni politique, ni culturelle, avait une chanson préférée qui disait :
« Ö peintre qui peint les anges sur les vitraux des églises,
Il est une chose étrange, permet qu’un noir te la dise !
Tu peins comme tu les aimes ces anges aux figures blêmes…  »
Comme il est décédé, nous le laisserons dans ce limbe de grâce.

Alors commença la deuxième vie de Danielle, avec le démarrage d’une aventure professionnelle : brocanteur. Doublée de l’aventure artistique, et en 1974 la rencontre et le compagnonnage  de Claude et sa conclusion par un mariage en 1990.

Claude avait deux chansons souvent presque religieusement exprimées : « Africa » ! En harmonie avec ses quatorze  années exprimées d’aventure en Afrique. Et «  Il parlait aux oiseaux »… Aux oiseaux !

De façon similaire  et pour les mêmes raisons que celle du  démarrage scolaire et familial en dent de scie, de Danielle : la guerre, la préparation scolaire de Claude était très bizarre et le côté autodidacte de leurs personnes les réunissaient beaucoup spirituellement, même si leur options de penser pouvaient diverger, ils étaient en état de complémentarité et d’enrichissement mutuel. Il fut le réel compagnon d’une grande partie de l’aventure artistique.

En dehors de ses présentations auto-artistiques  à l’intérieur de sa modeste boutique de brocanteur

– La première exposition de peinture de Danielle, a lieu sur son stand de brocante à la foire de Marseille en 1973 sur le salon des antiquaires.

– La deuxième exposition a lieu au quartier du Panier : Galerie la Forge en 1976 et

– La troisième en 1977 à Bendor à la fondation Paul Ricard.

– La quatrième enfin en 1980 à Schaffhausen Suisse Alémanique dans la galerie d’art du magasin Migros.

– Danielle avait visité et admiré le jardin de Raymond Moralès en 1973 et rencontré et connu, Raymond Reynaud  en 1986, soit 16 ans après le commencement des réalisations singulières artistiques.

– C’est à partir de ce moment  seulement, qu’ont commencées les « réseauïfications » et les connexions, entre artistes singuliers (il y en avait peu) dispersés ici ou là, et qui s’ignoraient et ignoraient leurs existences, aidés et soutenus par l’activité agissante de J-C. Caire et de Simone sa compagne et leur revue : bulletin des amis de François Ozenda.

– En 1986 se tint aux salons du printemps de la Foire de Marseille, le salon de la curiosité dont Danielle  fut l’invitée. Ce fut une première magnifique et un scoop ! Mais Marseille est replié sur Marseille et ce genre d’exploit, s’il n’est pas reconduit de lieu en lieu, brille et s’éteint comme une étincelle dans la nuit.

– En 1987 se tint la première grande exposition de Danielle à Aubagne salle des Marronniers.

La maison de Danielle refuse le terme de maison décorée, car elle va bien au-delà et forcément procède de l’anarchitecture. : il  est  question de parti pris de pouvoir et de choix de vie, dans l’intérieur de la maison et  d’anarchitecture !

-Bien avant d’avoir visité le Musée de Robert Tatin, dans la maison de la colline, entre 1965 et 70, elle avait réalisé des interventions outsider art.

Mais d’une part pas grand monde ne pénétrait dans la maison, et d’autre part Danielle n’avait pas enregistré la possible intégration de ces initiatives dans une démarche artistique.

On dira que ce type de démarche était naturel à Danielle mais que la visite du musée Robert Tatin, lui a permis de comprendre la nature et le choix qui s’opérait lorsque l’on entrait véritablement en ce qu’elle convient d’appeler maintenant :- ORGANuGAMME-.

On ajoutera qu’en tant que femme, elle avait pu choisir d’investir l’intérieur de sa maison aussi bien que l’extérieur alors que généralement, les hommes sont relégués par leurs épouses au jardin.

-En 1990, elle fonde et organise le Festival d’Art singulier d’Aubagne. 1er festival d’art singulier à Roquevaire (premier  du genre en France) Idée reprise en divers lieux et parfois un peu métissée et fourre tout, mais il n’appartient  sans doute pas à Danielle d’en juger.

– C’est dans cette commune qu’il perdurera jusqu’en l’an 2000, où une grande extension s’est opérée, tant en surface qu’en dimension internationale. Aubagne et Roquevaire furent alors concernés.

Depuis le festival d’Aubagne et celui de Roquevaire n’existent plus.

-À partir de novembre 2006, elle est invitée à faire une résidence d’artiste dans le lieu consacré à la céramique et aux santons à Aubagne : les « ateliers Thérèse Neveu ». Cette proposition entame enfin le processus de la reconnaissance locale. C’est alors qu’elle propose  à ses interlocuteurs décideurs, le projet utopique de réaliser une œuvre anarchitecturale en céramique et en 3D sur la façade de la gare d’Aubagne. Mais ce projet qui fut d’abord accepté par la Mairie d’Aubagne a été ensuite annulé par le conseil municipal qui lui a succédé.

Ce colossal destiné à la mairie d’Aubagne a été donné par Danielle Jacqui à la Ferme des Tilleuls à Renens en Suisse (près de Lausanne).

Danielle jacqui dont la bibliographie est impressionnante, est représentée en maints lieux muséaux ou collections importantes dont :

American Visionnary Art Muséum à Baltimore, la Collection de l’art brut à Lausanne, Outsider Art à Reading, Le Musée International d’Art Naïf Anatole Jacovsky à Nice, la Fabuloserie (Dicy), le Site de la création Franche (Bègles), sans oublier la célèbre Maison de Celle qui Peint à Pont de l’Etoile-Roquevaire.

Et dans deux galeries : galerie Ories à Lyon et Polysemiegalerie à Marseille.

Article de presse